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Nous notons, spécialement depuis trois années, une tendance à la baisse de la productivité. Les investissements massifs pour la décarbonation de l'économie peuvent-ils expliquer une part de ce phénomène ? 👇🏼

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Nous nous faisions cette réflexion hier en lisant le descriptif d'un bel investissement chez Fibre Excellence : 53 M€ pour l'installation d'une turbine à électricité verte (biodéchets) sur le site de pâte à papier de Tarascon.

L'investissement, massif, va créer des emplois indirects (chez les fabricants de turbine, dans la filière collecte et traitement des déchets), aucun emploi direct, et aucune augmentation de la production.

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Ces investissements de décarbonation ne sont pas rares, ni limités à la France.

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Notre base de données mondiale inclut par exemple un investissement de 432 M€ par Essar Oil (UK) Limited pour capturer 40% du CO² émis sur sa raffinerie de Stanlow. L'intégralité de la somme investie est ici consacrée à la décarbonation. Dans de nombreux cas, l'investissement est mixte (capacités de production accrues et efforts de décarbonation).

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Très concrètement, l'ensemble de ces investissements, couteux et capitalistiques, créent des emplois, mais ont très peu d'effet direct sur la production puisqu'ils ne font que réduire des externalités.

Il faudrait mesurer l'impact de cette tendance par rapport aux autres facteurs souvent mentionnés (l'apprentissage, la peur de manquer de main d’œuvre qui conduit à sur-embaucher,...). L'observation nous laisse penser, notamment à travers les données que nous collectons aux niveaux France et monde, que ce phénomène est très fort.

Par ailleurs, si ce phénomène est important, et pour regagner de la productivité en France, il nous faut investir pour que les technologies de décarbonation de la production soient déployées et mises en œuvre par des entreprises françaises ou installées en France.

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Nous proposons des données économiques sur l'emploi et l'investissement depuis 2009,

Cette année, nous proposons pour la première fois, une série d’analyses régionales.

Il s’agit d'offrir une lecture rapide et synthétique des caractéristiques principales de chacune des régions françaises en 2022, en termes d'emplois, d'investissements et de levées de fonds.

En accompagnement de chacune de ces synthèses régionales (en format powerpoint), nous fournissons le fichier complet des opérations enregistrées en 2022, pour la région concernée, dans la base Trendeo France (en format xlsx).

Le document à télécharger ci-dessous décrit le détail des thèmes abordés et les tarifs proposés :

Le 2 mars nous diffusons à nos clients et abonnés notre analyse de l'emploi et de l'investissement en France. Dans son éditorial économique sur France Inter deux jours avant, Dominique SEUX a cité Trendeo pour comparer la forte communication sur l'investissement étranger par rapport à l'investissement domestique.

Justement, dans le bilan diffusé le 2 mars, un point est fait, pour chaque région, sur la part de l'investissement régional, français hors région puis étranger (spoiler : les deux répartitions extrêmes sont l'Île-de-france et le Grand Est).

Quelques idées sur le point soulevé par l'éditorial de Dominique Seux.

Il est d'abord bon que Business France présente un bilan des investissements étrangers en France et logique que le gouvernement se félicite de son augmentation. Mais l'éditorial regrettait qu'une communication équivalente ne soit pas faite sur l'investissement domestique.

L'investissement étranger, en moyenne, représente 20% de l'ensemble des emplois créés dans les données que nous collectons. "Reste" donc 80% environ pour l'investissement domestique. Comme le montrent les analyses récentes et cartes de Olivier Bouba-Olga, une bonne part de ces emplois provient de micro-créations diffuses, d'emplois de proximité, auxquels peu d'analyses "visibles" sont consacrées. Cet éparpillement peut être une des raisons de la moindre visibilité de l’investissement domestique. Il y a de nombreuses autres explications, mais ce qui importe aussi est de valoriser l'investissement domestique tout autant que l'investissement étranger.

Mieux valoriser l'investissement domestique, exogène ; "l'attractivité intérieure"

Pour que ces problématiques de développement économique "endogène" soient mieux prises en compte - ce que Dominique SEUX appelle "l'attractivité intérieure" - on peut notamment souhaiter que les agences de développement économique locales qui sont encore souvent en charge du seul investissement étranger, voient leurs compétences élargies au développement économique en général, en lien avec les agences d'innovation et d'urbanisme (il nous semble en revanche que l'existence d'une agence nationale dédiée à cette thématique n'est pas un luxe, car il y a des besoins spécifiques aux entreprises étrangères).

Encourager aussi l'investissement des régions dans leurs champions régionaux nous paraît de nature à augmenter l'attention portée aux problématiques quotidiennes rencontrées par le tissu de PME et d'ETI qui, en France, manque de poids quand on le compare au mittelstand allemand. On sait que la participation du Land de basse-Saxe dans Volkswagen a pu, au fil du temps, favoriser l'ancrage local du groupe.

Ce que souligne également cet éditorial est l'importance d'une approche concrète de l'économie, entre la micro et la macro, qui prenne en compte les diversités de situations territoriales et sectorielles. Approche concrète qui est le principal avantage de nos données françaises et internationales !

Une grande partie de notre activité, chez Trendeo, consiste à classer de l'information, notamment par secteur d'activité. Nous avons récemment demandé de l'aide à CHATGPT AI, avec un résultat très...humain 👇

Il s'agissait de classer, dans la nomenclature de l'Insee, une entreprise qui "développe des modules de recherche et de production en orbite à destination des chercheurs et industriels du domaine des sciences de la vie et de la santé" (pour les curieux il s'agit de SpacePharma).

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L'activité relève des biotechnologies (secteur défini par l'Insee), mais aussi de l'ingénierie, de la production de machines, de l'aéronautique/spatial. Nous avons donc interrogé l'oracle numérique pour trancher, et il nous a répondu : "Selon la nomenclature Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), une telle société peut être classée dans la catégorie d'activité suivante : 30.30Z Fabrication de matériels optique et photographique".

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L'espiègle IA a combiné la sous-classe "30.30Z Construction aéronautique et spatiale" et un libellé qui lui a plu aussi, qui est en réalité celui de la sous-classe 26.70Z.

Une sorte de créativité que ni nos analystes et encore moins l'Insee ne peuvent se permettre !

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Probablement plus proche du compromis qu'un écolier ou une écolière pourrait élaborer face à une question totalement nouvelle et incongrue.

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Au final, nous avons classé ce projet dans notre base en R&D (type d'activité) et pharmacie (secteur), avec un tag filière Aéronautique, sachant que le code APE reste dans notre base et est intangible.

Agritech et foodtech sont des secteurs absents des nomenclatures classiques. Un client nous a récemment demandé d'identifier les projets d'investissement relevant de ces deux filières dans les cinq dernières années.👇

Quelques conclusions de notre analyse sont partageables ici :

- plus de 500 projets identifiés dans les cinq dernières années ;

- 382 entreprises, dont 60% de startups et 83% de microentreprises et de PME ;

- 2,4 milliards d'euros investis et 2 milliards d'euros 🪙 de fonds levés, avec une tendance à la hausse (cf. graphique ci-dessous) ;

- les trois premiers secteurs en montants investis : les industries alimentaires 🥗, les cultures végétales 🌱 et la chimie ⚗️;

- en nombre de projets, la Bretagne est la première région pour les projets industriels et de r&D, l'Île-de-France première pour les projets numériques et les Pays de la Loire premiers pour les projets agricoles.

Pourquoi ça tient ? On nous la question en commentaire d'un post sur la page de Trendeo, en relevant le fait que l'emploi tient mieux que ne laissaient penser les prévisions de début d'année. ⬇️

Nous ne sommes pas conjoncturistes, et nous travaillons principalement à la production et à l'analyse de nos propres données. En matière de conjoncture, ces données permettent cependant d'avoir des éléments de tendance à chaud.

Les points suivants relèvent donc de réflexions personnelles autant que d'analyse de données, à titre spéculatif, pour expliquer l'absence de crise massive :

- les taux d'intérêt ont certes monté, mais comme l'inflation est forte, les taux réels sont encore négatifs ;

- les taux européens n'ont pas augmenté autant que les taux américains, l'euro faible (en baisse contre le dollar depuis mars 2022 environ) aide les exportations ;

- l'économie française est moins industrialisée que plusieurs de ses voisins. C'est un handicap de long terme, mais quand la hausse des prix de l'énergie touche surtout l'industrie, c'est un "avantage relatif" ;

- les prix de l'énergie pour les entreprises sont plus faibles en France (Eurostat indique un 12 cts/Mw en France au premier semestre, vs 18 pour l'Allemagne) ;

- la crise de 2020 a été gérée avec le souci de permettre la reprise, notamment via le chômage de longue durée, et les effectif publics ont été préservés, deux caractéristiques qui étaient absentes de la crise de 2008/2009 ;

- la consommation a été comprimée en 2020 et les ménages ont accumulé du pouvoir d'achat qui s'est libéré à partir de 2021 ;

- les "esprits animaux" des investisseurs ont aussi été bridés en 2020, et notamment avec l'aide de France Relance, se sont libérés en fin de confinements ;

- certains secteurs comme l'automobile sont tenus d'investir pour réussir le passage du thermique à l'électrique, d'autres, comme l'hydrogène, bénéficient d'un soutien public important ;

- une crise assortie de perte d'emplois n'intervient pas brutalement en phase de ralentissement, il y a d'abord une réduction des investissements, en réaction à la baisse des perspectives et des résultats ; puis des décisions négatives si ces perspectives de dégradation se prolongent.

Il y a donc de nombreuses raisons pour expliquer la tenue de l'emploi et de l'investissement en France depuis la crise liée à l'agression russe du début d'année. Cela ne veut cependant pas dire que la conjoncture va rester bonne, ou meilleure qu'attendu, quoi qu'il arrive.

Nous notons d'ailleurs que les montants d'investissement annoncés et relevés dans notre base de données France sont, en novembre 2022, en extrapolant sur la base des 20 premiers jours, les plus faibles depuis cinq ans, après avril 2020 (et hors mois d'août). Cette baisse touche tous les secteurs et toutes les tailles d'entreprises. Reste à savoir s'il ne s'agit que d'un trou d'air ou de l'annonce de difficultés plus durables...

montant mensuel des investissements en France en milliards d'euros

La montée de la Chine dans la production de véhicules électriques 🚗est aujourd'hui indéniable.

Dès 2018, les données collectées dans la base mondiale Trendeo (Industries & Stratégies) montraient que les investissements dans le véhicule électrique avaient dépassé les investissements dans les véhicules à moteur thermique :

Ensuite nous montrions que l'Asie représentait 66% des projets d'investissement dans le véhicule électrique - contre 9% pour l'Amérique et 23% pour l'Europe :

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Au moment où sont sorties ces données, c'était encore une surprise.

Les utilisateurs de notre base Industries & Stratégies ont accès chaque jour à plus de 25 000 projets d'investissement, qui décrivent aujourd'hui l'industrie de demain !

Chaque semaine, nous vous présentons un résumé de la semaine précédente telle qu’elle ressort des données collectées par notre Observatoire de l’emploi et de l’investissement en France, une base de données économiques entretenue par Trendeo depuis janvier 2009.

Semaine du 8 au 14 octobre 2022

Ce matin la presse reprend certaines données issues de notre analyse de l’année 2021, notamment sur la dynamique de l’industrie. Un dossier complet a été diffusé à nos clients hier et commenté dans un webinaire (réservé à nos clients et abonnés).

Dans les Échos :
« Selon le pointage réalisé par Trendeo à partir d’articles de presse, 87 sociétés ont ramené des activités dans l’Hexagone l’an dernier, un record. Les créations d’usines ont, elles aussi, augmenté : 176 projets d’ouvertures ont été recensés, soit trois fois plus que le nombre de fermetures de sites industriels (56). Zalando, le spécialiste de la vente de chaussures sur Internet construit un deuxième entrepôt, Sanofi va créer un centre dédié à l’ARN messager, le constructeur automobile Stellantis investit dans son site de La Janais pour produire son SUV électrique….« 

La dynamique industrielle est donc bonne mais, avec de nombreux points d’interrogation (inflation, difficultés d’approvisionnement liées à l’agression russe en Ukraine…) la question est de savoir si cela va durer, comme le rappellent dans l’article Alexandre Saubot, pour France Industrie et Olivier Lluansi

Nos dernières données ont également été commentées par l’AFP, et reprises notamment dans Fashion Network.
Pourquoi ? Parce qu’en 2021, au sein des secteurs industriels, ce sont les industries du cuir et de la chaussure qui sont en tête en termes d’annonces de créations et de suppressions d’emplois.

Mise à jour de notre base Trendeo France

Tags publics, critères de l’Usine du Futur, et précisions sur les levées de fonds ont été intégrés à notre base Trendeo France – Observatoire de l’emploi et de l’investissement en France.

Début mars nous avons procédé à plusieurs modifications et améliorations de notre base.  A découvrir sur le site plus en détail :

1. Les tags publics

Aujourd’hui, les tags sont une fonctionnalité ouverte à chaque client et utilisateur, pour ajouter une marque ou un champ personnalisé à un certain nombre de projets. Nous avons décidé de créer des tags partagés avec l’ensemble de nos utilisateurs :

A suivre prochainement : les ajouts de nouveaux tags, Innovation et Haute technologie.

2. Les critères de l’Usine du Futur

Nous avons intégré une notation qualitative des projets d’investissement, basée sur 6 critères rattachés à la notion d’Usine du Futur, définis avec FivesEDF et l'INSTITUT DE LA REINDUSTRIALISATION.

Ces critères sont :

L’intérêt de la notation pour les utilisateurs est de pouvoir visualiser en avant les bonnes pratiques, repérer les projets d’investissement les plus qualitatifs et obtenir des détails sur ceux-ci. Lorsqu'un projet est recensé, nos analystes rajoutent un commentaire spécifique.

L'intégration est systématique depuis mars 2022. Nos analystes ont notés ex-post, plus de 1000 projets annoncés entre juin 2020 et février 2022.

3. Précisions sur les levées de fonds

La champ "levées de fonds" évolue.  Jusqu'à maintenant il ne comportait que deux valeurs, 0 ou 1. Dorénavant, il sera possible d’identifier le rang de la levée de fonds et d’identifier les entreprises en recherche de fonds. Le champ pourra donc prendre 6 valeurs :

Pour plus d'informations sur ces nouveautés : contact@trendeo.net